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Les Mots Vivent

6 novembre 2010

Les mots vivent

Il y a ces mots que l’on efface à l’instant, et ceux qui survivent des années. Ceux dont on se souvient perpétuellement, ceux qui ne marquent jamais. Ceux que l’on avale précipitamment, et les autres qui disparaissent dans le doute et les regrets. Ceux qui changent constamment, ceux qui demeurent figés. Ceux que l’on remplace aisément, mais ceux que l’on attend avec naïveté. Je suis un être mélange de mots et de lettres aux phrases gommées ou inachevées, à la conjugaison incertaine, moins souvent au présent qu’au passé. Ma grammaire remplace le futur par le conditionnel et multiplie les adverbes d’opposition. Beaucoup de maux de Déliaison. Et des liaisons inconditionnelles.

Je suis l’errante, je suis absence. L’oiseau qui s’attarde et disparaît. Sans attaches, sans relâche, délivrée de l’attente et de l’espérance, des visions d’à-venir, des nostalgies impuissantes.
C’est une multitude de visions qui s’entrecroisent et composent mon être. Une multitude de voix, de regards, de sensations, de souffrances, d’extases, de visages. Pourrais-je toutes les partager, ces images ? Il y a la cathédrale hors du temps, celle qui se confond et la nouvelle que l’on adopte au fil des déménagements, il y a du bleu acier, du vert, beaucoup de couleurs indéterminées, il y a l’éclat sublime, la lumière, des musiques qui traversent les années et attisent les réminiscences, beaucoup de ruelles, de lieux secrets, des mains, des objets, des présences, une constance, quelques rêves, la dualité. Un tourbillon, ou plutôt une vague qui surgit, s’élève, nous couvre d’onde glacée dans un monde sourd et flou où le corps dérive au rythme d’une puissance plus grande, où la volonté se confond avec une autre. Rien que l’invisible. J’ai pourtant besoin d’immédiat, de palpable, de perceptible.

Peu de choses me surprennent. Tout est si prévisible. C’est l’ère du soupçon.

Une musique, un vertige, une cigarette, c’est un tourbillon, ma vie ne se résume pas. D’épars fragments, de contrastes en désenchantements, de la Merveille au Cauchemar, les jours valent pour des années & les heures deviennent des secondes. Une guitare, mais je ne sais pas en jouer. Une chanson, mais je ne sais pas chanter. Alors j’écris des mots-voyage, des visions terrestres et immatérielles, pour capturer un peu l’essence des choses. Du rouge bordeaux sur les lèvres, et du noir dans les yeux, ce n’est pas essentiel. Des hirondelles dans le ciel et de la glace dans les os, cette nerveuse langueur. En attendant l’avenir. Une raison. J’aime d’avantage la vie que je ne le montre, sans regard édulcoré, avec la conscience que les douleurs restent aussi violentes que la Félicité. Il faut boire le calice jusqu’à la lie, donner naissance aux choses, aux êtres, aux éléments qui traversent notre route, cheminer un peu, quelque part, ailleurs, n’importe où, se quitter, se retrouver toujours. J’aime à croire en ces forces, en ces Instants perpétuels. Une dose de poison, et tout recommence, c’est une expérience…

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